En 2018, la communauté de Pikogan (située à quelques kilomètres de la ville d’Amos) est devenue la deuxième communauté autochtone de la province à se doter d’une plateforme de compostage. Et aujourd’hui, le projet roule toujours, pour le plus grand plaisir des 570 habitants.
Pour en savoir plus, il faut entrer dans un ancien bâtiment abandonné, qui était auparavant utilisé comme lieu de séchage. Depuis, il a été rénové afin d’accueillir l’éco-centre et la plateforme de compostage.
Un projet qui a mûri depuis deux ans
Martine Bruneau, la directrice des travaux publics de Pikogan, explique l’origine du projet : “Ça fait deux ans qu’on a décidé de lancer le projet de compostage avec IDDPNQL (l’Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador, ndlr). On a travaillé avec Brome Compost afin de trouver la bonne manière de composter [adaptée selon] nos besoins.”
Situé à l’intérieur d’un bâtiment chauffé qui sert aussi d’écocentre, le système de compostage comprend un composteur rotatif BROME 516 qui fait 5 pieds de large et 16 pieds de long, un tamis à la sortie, et une hotte pour faire évacuer l’humidité.
Chaque semaine, les habitants qui souhaitent composter mettent leurs déchets organiques dans des seaux dédiés à cette utilisation. Sur chacun d’eux, une étiquette indique la journée de collecte (selon la rue), les matières acceptées dans le compost, ainsi que celles qui ne le sont pas.
Le premier problème relevé par la communauté ? Laver tous les seaux un par un, suite aux collectes. C’est finalement une érablière locale qui leur a proposé de réaliser un bac de lavage sur mesure, afin de nettoyer plus rapidement leurs équipements. Une vraie économie de temps et d’eau propre !
Un compost accessible à tous
Une fois les seaux vidés dans la cuve de compost Brome Compost, les résidus sont compostés dans le cylindre pendant environ 10 jours. Le compost complète ensuite sa maturation en sacs respirables et en pile. La matière organique se transforme alors en compost, prêt à être réutilisé.
« Ça va faire deux ans qu’on composte et les gens sont de plus en plus intéressés par le compost, ajoute Martine Bruneau. On met notre compost à l’extérieur et les gens peuvent venir en chercher en tout temps, pour leur gazon, leurs fleurs et leur potager. Et c’est gratuit !”
“C’est un beau projet, qui a permis d’impliquer la population pour améliorer la gestion des matières organiques et des matières résiduelles”, explique avec fierté Paul Larouche, le propriétaire de Brome Compost. Évidemment, il a fallu, en amont, définir les quantités et les équipements requis, faire les formations pour bien opérer le site et faire le suivi. Mais aujourd’hui, toutes ces préparations ont porté leurs fruits!
Grâce à ce beau projet, la communauté anichinabée de Pikogan devance la MRC d’Abitibi quant aux exigences de Québec sur la récupération de 100 % des matières organiques d’ici 2022.